La taverne s'emplit de nouvelles histoires

Les héros ne meurent jamais vraiment

Les tavernes sont des endroits obscures, propices à un déversement phénoménal d'alcools et des inévitables histoires qui vont avec. On y rencontre des personnages étranges et fantasques, et parfois des alliances impropables comme cette fois où j'ai vu une curieuse équipe composée d'un corellien, d'un wookie, d'un jeune paysan et d'un vieux fou.

Parfois on rencontre des personnages parfaitement anodins mais qui se rélèvent être de vrais héros. J'ai ainsi fait la connaissance d'un homme très mystérieux dans la cantina de l'astroport de Tulanar. Cette planète n'avait pourtant rien de bien interressante. Peu de ressources agricoles et minières, ses seules richesses résidaient dans l'extraction de gaz gelés dans une nébuleuse voisine. La planète était surtout à l'écart des grandes routes commerciales, ce qui la rendait interressante à tout ceux qui voulait faire profil bas.

C'était précisement mon cas. Je revenais d'une négociation commerciale sur Fobeerk 3 qui s'était avéré bidon. Les mineurs censés me vendre du cristal de Xaranium étaient davantage interressés par voler mes crédits que par la signature d'un accord commercial. J'avais heureusement flairé le piège quand je me suis aperçu que le xaranium en question n'était que grossièrement maquillé pour faire illusion. Il n'empèche qu'après un apre combat, je suis parvenu à m'échapper de ce traquenard, non sans compensations. J'avais en effet pris la précaution de faier charger du vrai minerai dans mon cargo. Ce bon vieux Daeron... C'est un cargo de type CS-150T que j'ai eu pour presque rien à l'époque et que j'ai eu la sagesse de modifier de fond en comble. A vrai dire, si le controle spatial était au courant de toutes les modifs, il serait plutot classé comme peit croiseur de combat. Ses canons à plasma ont fait quelques dégats sur la colonie minère et ses moteurs optimisés m'ont permis de prendre la fuite, malgré quelques dommages mais avec les mineurs aux trousses.

J'ai donc attéri sur Tulanar pour faire quelques réparations mais aussi pour me détendre après cette escarmouche. J'entrai dans la cantina dans une indifférence générale, ce qui me satisfaisait pleinement. Il est vrai que l'ambiance sur Tulanar était idéal pour quelqu'un souhaitant échapper aux autorités, personne ne connaissant personne, n'entendant jamais rien et ne voyant jamais rien. Je m'installais au comptoir et commendais une vodka de Comporellon, afin d'échapper aux alcools locaux, mon esprit d'aventure ayant été suffisamment éprouvé. Alors que je sirotais mon deuxième verre, mon voisin de droite m'adressa la parole, sans pour autant se retourner vers moi.

"- C'est à vous le CS-150T qui s'est posé y a une heure ? me demanda t'il nonchalemment.
- Peut être, répondis je, méfiant."

Le gaillard en question devait mesurer approcher des deux mètres, aussi bien en taille qu'en largeur d'épaules. Il était vétu d'un long manteau, d'un chapeau et d'un masque qui lui couvraient tout le corps ainsi qu'une partie du visage.

"- Je vois qu'on se montre méfiant, reprit il. Inutile de nier l'évidence, il n'y a qu'un vaisseau qui vient de se poser recemment et vous êtes le seul nouveau client ici. Et puis la cantina est le passage obligé sitot la douane franchie.
- En effet. Et je peux savoir ce que vous voulez ? retorquai-je sèchement, l'angoisse commençant à me gagner.
- Du calme. Détendez vous. Je ne suis ni contrebandier, ni voleur de vaisseaux, me répondit il toujours sur un ton paisible.
- Bon et alors..., dis je, toujours tendu
- Rien, je voulais juste vous féliciter pour les améliorations sur votre "cargo", ajouta t'il avec un brin de sarcasme qui faisait bien sentir les guillemets quand il prononça cargo.
- Quelles améliorations ?, dis je, faignant la surprise.
- Allons, allons, elles sont bien camouflées, mais un oeil exercé les discerne bien.

Et il me fit l'inventaire presque exact des systèmes que j'avais rajouté sur le Daeron. Il m'offrit un verre pour me remettre quelque peu de ma stupeur. Mais il ne présenta toujours pas, ni ne se découvrit. Cela semblait être une règle tacite sur Tulanar, aussi je ne lui fit pas remarquer. Il finit par m'avouer au bout de quelques temps qu'il était astromécanicien et qu'il souhaitait jeter un oeil à mon appareil. Curieusement, ce gars m'inspirai confiance alors que tout aurait du me dire de me montrer méfiant. J'acceptai tout de même. De toute façon, je n'avais pas grand chose à craindre, les scanners m'informait qu'il n'était pas armé (alors que moi si) et les commandes du Daeron étaient verrouillés et ne se débloquer que selon un triple système biométrique de mon invention.

Nous allames ainsi à l'astroport jusqu'à mon vaisseau, gardant ma main à portée de mon blaster et ne lui tournant jamais le dos. Une fois à bord, une fois dans la soute, la situation dégénera. Mon compagnon tenta alors de m'agresser en me fracassant un fragment de xaranium sur la tête. Mais ce qu'il n'avait pas prévu, c'est que le xaranium en question était factice et se disloqua comme du fromage sur mon crane. Je lui assénai alors rapidement une manchette et un coup de blaster qui l'envoya rouler au sol. J'entrepris alors de le fouiller et d'enlever ce fichu manteau. Je fus alors stupéfait de découvrir qu'il portait sous ses vetements un champ de protection. Il était donc vivant bien qu'assommé. Mais c'est son visage qui me laissa sans voix. Il m'était en effet familier.

Je le ligotai prestemment et attendait, le blaster à la main, qu'il se reveille.

"- Je crois qu'il y a eu un accro dans mon plan, gémit t'il.
- Ton plan ? hurlais je, furieux. Tu voulais me piquer mon vaisseau ouais et tu te prétendais pas voleur !
- Ben si on ne peux plus compter sur un cristal de xaranium, où va l'univers...
- Eh dis donc, tu crois pas que t'abuses là ? Tu voulais m'estropier et me piquer mon vaisseau !
- Pas exactement. Juste assommer. Après je t'aurais laisser sur une route commerciale où t'aurais pu prendre un transport jusqu'à chez toi.
- Ah ouais ? Et t'aurais filer évidemment avec mon vaisseau, mes crédits et ma cargaison !
- Non, seul le vaisseau m'interressai et en plus je te l'aurai rendu après.
- Quoi ? Tu me prends pour un con ?
- Mais non, jamais quand je suis du mauvais coté du blaster. Je voulais juste pouvoir m'échapper de ce trou et j'avais besoin d'un vaisseau rapide comme le tien. Après je te l'aurais laisser dans un astroport où t'aurai pu le récupérer.
- Mais pourquoi alors ce plan débile ? T'aurais pu me demander tout simplement. J'ai rien contre les astro-stoppeurs.
- Bah tu m'aurais jamais cru.
- Bon au point on en est, raconte ton histoire.

Et il me raconta. Il souffrait d'amnésie partielle, ce qui n'aidait personne à croire à son histoire. Il n'était pas astromécanicien mais soldat dans la flotte d'un sytème dont le nom m'était inconnu. Il avait été fait prisonnier mais avait réussi à s'évader pour se reveiller, il ne savait pas trop comment, sur ce trou perdu qu'était Tulanar. Là il attendait juste un vaisseau suffisamment rapide et discret pour rejoindre sa planète et retrouver sa famille. Il finit par me dire son nom : Maakaran Dratenei. Je ne reconnaissais aucun des noms qu'il m'avait cité. L'ordinateur de bord non plus d'ailleurs.

Nous finimes par tomber d'accord pour interroger les archives de la Fédération Intergalactique sur Alaris. Après le décollage,, nous fumes abordés par un vaisseau de guerre de Forbeek 3, escorté par un escadron de chasseur. J'avais completement oublié les mineurs en colère ! Maakaran eu alors l'occasion de démontré tous ces talents en matière de tactiques de combat spatial. Il attira les chasseurs dans une trajectoire qui nous les plaça juste derrière nous. Il fit alors un truc de dingue. Il fonça sur le destroyer. Puis, au dernier moment, il lança l'appareil en hyperespace pour un saut très court. Nous réapparumes de l'autre coté du destroyer pour assister aux collisions des chasseurs sur la passerelle de commandement du destroyer qui explosa dans une boule de feu silencieuse. Son génie militaire et son audace nous avait permis d'echapper à une mort certaine.

Une fois rentré sur Alaris, nous fouillames les cartes intergalactiques à la recherche de sa planète. Sans succès hélas. C'est dans les archives que nous avons trouvé une entrée pour "Général Dratenei". Le texte disait ceci : "Maakaran Dratenei. Génie militaire précoce et plus jeune Généralissime de l'histoire des forces spatiales du système d'Arenoath. Né en 11431 CE (- 2358 CF). Disparu au cours de la bataille de Nuviliax en 11465 CE (- 2324 CF) pendant les campagnes de conquètes spatiales de l'Empire."

J'était stupéfait. On était en 512 selon le calendrier de la Fondation, et non pas en 11465 selon le calendrier de l'Empire.Le général qui se tenait à coté de moi était agé de 34 ans normalement, mais selon les informations de l'ordinateur, de près de 2870 ans ! Je compris alors pourquoi son visage m'était familier. Ce personnage faisait partie de l'enseignement sur l'histoire militaire de l'Empire à l'Académie spatiale.

Maakaran s'affaissa alors à coté de moi. Conduit à l'hopital, le droïde médical put le soigner et corriger son amnésie. Son vaisseau de commandement avait été gravement touché lors de la bataille de Nuviliax. Son équipage avait abandonné le vaisseau tombant en morceau, laissant son capitaine périr avec lui selon la tradition d'Arenoath. Perdu pour perdu, il lança son vaisseau sur le croiseur ennemi le plus proche. Il fit une entorse alors à la tradition en s'éjectant dans une capsule de sauvetage. Pris dans l'explosion, elle fut endommagée et se retrouva à dériver dans l'espace. La capsule fut néanmoins récupérée par l'ennemi qui captura ainsi Maakaran, lequel fut condamné à être placé dans un sarcophage cryogénique pour toujours. Après la chute de l'Empire, le sarcophage fut trouvé par des paysans sur Trantor, qui le revendir à des marchands de passage. Puis de main en main, Maakaran, toujours en stase cryogénique, échoua sur Tulanar où un ivrogne, l'ayant gagné au jeu, reveilla un Maakaran plus que désorienté.

Voilà comment un héros issu du fond des ages se retrouva à notre époque. La Fédération d'Alaris l'accueilli en lui donnant des papiers et un statut. Il est entré alors à l'Académie militaire où il a progressé extremement vite. Nous sommes devenus inséparables et notre amitié durent ainsi depuis 15 ans. Entre temps, j'ai été élu Patricien d'Alaris alors que Maakaran Dratenei est devenu Général des forces armées d'Alaris. Il compte, comme autrefois, parmi les plus brillants génies militaires de l'Histoire et la Fondation bénéficie dès lors de sa science du combat.